On associe à tort le terme « galuchat » à une espèce particulière de requin ou de raie, mais en réalité ce mot a pour origine celui d’un gainier français du XVIIIe siècle passé maître dans l’art de travailler ces peaux de roussette et de raie, qui depuis ce temps ont conservé le nom de « galuchat ».
La roussette et la raie de Chine étaient essentiellement utilisées dans une teinte verte comme garniture d’étuis et de boîtes contenant toutes sortes de petits objets plus ou moins précieux et utilitaires.
Pour des raisons commerciales, les gainiers du XVIIIe siècle employaient principalement la peau de roussette car on la trouvait facilement dans les mers et océans avoisinants.
Ils n’employaient que très rarement et uniquement pour les très beaux objets la raie Sephen car celle-ci ne vivait que dans l’Indopacifique et l’importation devait en être très limitée.
C’est en Angleterre, première puissance maritime, que les gainiers français se fournissaient.
Aux XIXe et XXe siècle, grâce à l’essor du commerce avec l’Orient et les colonies françaises, les ateliers parisiens ont pu importer la raie Sephen.
Ainsi, le gainier Jean-Claude Galluchat retrouva dès la première moitié du XVIIIe siècle la technique d’utilisation des peaux de raies et de requins découverte longtemps par les orientaux.
Apparu vers 1740 environ, cet engouement semble avoir duré jusqu’à la fin du XVIIIe siècle puis s’estompa avec la Révolution et le style Empire.
C’est à Paul Iribe que nous devons le développement de l’emploi du galuchat en ameublement.
Les grands ébénistes de l’entre-deux-guerres tels que Clément Rousseau, André Groult, Adolphe Chanaux, Ruhlmann ont su avec génie redonner au galuchat ses lettres de noblesse et déployer une gamme de couleurs très variée grâce aux techniques de teintes modernes utilisées en ébénisterie.
Le galuchat tomba dans l’oubli peu après la Seconde Guerre mondiale, jugé comme matériau de luxe peu compatible avec un nouveau mode de vie moderne et les nouveaux modes de production industrialisés.